[-empyre-] Re: following "what is to be done?" Lenin's words--forward from Claudia Reiche
Sorry to express me in FR but whether it could be worst in English.
Aliette
Par infini/ infini, dessous, j'entends le processus de reproduction de
l'infiniment petit (microcosme) cadré par le macrocosme et l'infiniment
grand (Dieu).
Au contraire par fini / infini j'entends l'infini par reproduction de
l'identique du fragment limité, en fragments respectivement égaux à lui-même
(l'image de la production fractale) ; c'est à entendre comme la reproduction
du fini dans une répétition infinie - et infiniment différente (la pensée,
l'homme)...
Et dans tout ça d'après Badiou, il y a, non pas seulement les mathèmes comme
équivalence de symptômes communicables entre thérapeutes, chez Lacan, ou
états entre philosophes (qu'on trouve aussi chez Badiou), mais le nombre -
producteur de la répétition...
/////////////////////////////////
Sur les : répétition, différence, finitude, infinitude, dans le pragmatisme
matérialiste en regard de la théorie. Sur l'utilitarisme toujours à
l'extérieur de la philosophie, mais non étranger à la théorie.
La répétition est trois fois l'objet déclaré du marxisme et de la
critique de l'économie politique : à propos de l'idéologie et à propos de
l'histoire, et enfin corrélativement, à propos de la production industrielle
elle même comme dispositif de reproduction (un miroir infini).
C'est d'ailleurs un contre jeu auquel on peut se livrer. Il y a un ouvrage
de Baudrillard 'le miroir de la production" consacré à cette question
predictible, (mais de plus étant un thème récurrent ou en filigrane, ou en
fragment, dans presque tous ses ouvrages depuis "Les stratégies fatales"),
dont le défi est construit à propos de cette qualité de la situation
dialectique et para-dialectique chez Marx. Aspect de Baudrillard (traducteur
de l'allemand au français des Manuscrits de 44, il ne faut pas l'oublier)
qui déclare une dimension Borgesienne de l'utopie chez Marx ; mais comme
pensée ironique et même symbolique de la répétition (pas seulement à propos
de l'exemple de Napoléon III vu comme une réapparition ironique de Napoléon
premier, sous une remarque de Victor Hugo, mais aussi la répétition
protocolaire du rituel de la référence), dont s'inspirent aujourd'hui des
amis d'une façon tout à fait différente l'un de l'autre, tels McKenzie Wark
et Nicolas Ruiz III, pour ne citer que ceux des plus proches.
Toujours A hacker manifesto : on découvre la simulation du tissu fractal de
la composition du livre, plus quelques autres paris (du verbe parier) en
miroir infini d'un paysage chaque fois différent, par ses arrangements
différents du même ; c'est pourquoi je dis que c'est un ouvrage qui voit la
réalisation pataphysique du monde comme réalité collective du pouvoir, d'où
justement la population ironique peut tirer son épingle du jeu... D'où sans
doute le grand intérêt de Baudrillard lui-même pour ce livre iconoclaste -
où se joue de plus la part maudite, le don, et le contre-don, toute la
philosophie post-moderne, et le miroir critique de La société du spectacle
dans la forme même d'un style...
Nicolas Ruiz III : Métaphysique du Marxisme ; on y découvre la critique du
modèle anthropologique dans l'usage de la référence génétique, comme limite
de la construction de la pensée depuis la reproduction du modèle de
reproduction - anthropologique- lui-même... Si j'ai bien compris, comme je
ne dispose que d'un ouvrage que je n'ai pas traduit, mais qui vaudrait
pourtant certainement de l'être... Pour moi, il faudra attendre, donc.
Une hypothèse pourrait être que dans l'oeuvre au sens large de Marx, serait,
pourrait-on dire, le dispositif organique de la construction "littéraire"
dialectique elle-même, comme énoncé qui simule le dispositif matériel de la
production et sa reproduction, et l'économie politique en l'actualisant par
sa critique, et de plus, dans le même transport, avec les sociétés de la
production et de la consommation ; ceci constituerait non seulement sa face
visionnaire en ce qu'elle intègre la dynamique de son objet d'étude
matérialiste, mais encore à travers la dimension sociale symbolique que
l'énoncé actualise, par conséquent, comme une philosophie, nous voyons sous
un autre éclairage, tout au contraire, la théorie léniniste. La théorie
léniniste se sépare de sa philosophie de référence sauf en son projet (en
quoi procède l'idéologie de la séparation de l'objet de la pensée et de
l'énoncé de celle-ci), la théorie qui intègre la philosophie et son objet en
réalité, les rationalise en les discutant avec les conditions extérieures :
où se joue autrement la notion de répétition chez Lénine.
Chez Lénine et ses émules politiques, c'est la répétition pragmatique des
données réalisables, donc le travail de théorie sur des fragments de la
source intégrés par l'analyse dialectique des composantes extérieures,
visant à dégager des tendances prédictibles modifiant le contexte externe.
Dans ce cas, la répétition est répétition partielle et fragmentaire, à
vocation tactique -utilitaire-, non structure de recherche et de
connaissance, comme chez Marx, mais outil de réalisation du projet,
éventuellement incantatoire (le côté catalyseur du discours). Ici,
commencerait en quelque sorte le premier révisionnisme marxiste, celui qui
édifie la théorie marxiste des luttes de masse pour le pouvoir en
l'extrayant de sa complexité philosophique, donc théorie s'installant
extérieurement de sa référence et non pas installée par sa référence, pour
définir une pratique de la décision, la pratique Léniniste - pour
l'application sociale et politique et même militaire (Trotsky, Giap) du
dispositif marxiste lui-même rationnellement reproduit (mais non
philosophiquement - la philosophie étant une pensée non reproductible au
contraire des sciences.
A ce point je reviens sur mon premier post où j'évoquais le texte de Lénine
"Que faire ?" qui a inspiré tant d'autres prises du pouvoir que celles des
soviets. Ce que j'ai oublié de faire remarquer, c'est que chaque fois que la
théorie supplante la philosophie, fatalement elle opte ou optera pour
l'idéologie ; en même temps, en cela consiste le pouvoir lui-même (de
substituer l'idéologie à la pensée symbolique, le rationalisme réducteur à
la logique paradoxale, la théorie à la philosophie).
Ainsi, qui pourrait dire que la rupture léniniste avec les Mencheviks, ou
celle de Mao Tsé Toung (je ne peux me faire à la nouvelle orthographe ayant
trop pratiqué celle qui traduit phonétiquement le mandarin), avec Chang Kaï
Cheik (là encore il doit y avoir un problème d'actualisation de
l'orthographe), lorsque l'un appela "tout le pouvoir aux soviets" et l'autre
se replia sur la campagne pour commencer la Longue marche, ne furent pas
d'excellentes idées pour inverser l'ordre du pouvoir, en commençant par
élargir la base convaincue de devoir le prendre ? Mais il reste que la
rupture sociale de l'avant garde qui passe à l'acte de l'autonomie sans
entrave, pour faire la révolution - entendre dans ce cas pour monter au
pouvoir victorieux de la dictature du prolétariat (ou des paysans alliés aux
ouvriers) - s'énonce de façon exclusive de tout ce qui diffère d'elle-même.
Depuis cette forme de négation de l'autre au crédit pragmatique de la
réalisation du projet, où l'on voit que si le modèle extensif du marxisme
est à la différence de sa théorie, une véritable philosophie de la
différence sociale entre la production et la reproduction, sous le régime
intégré de l'entropie - d'où la prédiction de la disparition progressive de
la dictature de l'Etat -, on voit aussi bien l'entropie de la production
collective des richesses collectives et la répartition de celles-ci tendre à
leur retournement politique. En voyant la disparition du politique on voit
aussi par extension la disparition de la valeur, au terme de la réalisation
du système d'équivalence. Il s'agit de la suggestion d'une structure
infinie/ finie, dont le projet ne pourrait être, paradoxalement, que le
changement compris comme rupture et comme aventure (de l'inconnu).
Au contraire, le modèle multiple du même, dans la reproduction sous le
régime du modèle libéral, est un modèle de la connaissance comme
reproduction scientifique de la preuve - et reproduction de la connaissance.
On y voit aussi la solution solidaire dans la mâne céleste ou la cognition
globale, ce qui cadre une structure ne supposant pas d'autre changement que
de matière de concret à matière d'abstrait comme tautologie englobante et
réductrice, donc son extension propre du même infini/ infini - jusqu'à la
réalisation de l'infini divin sur terre (en quoi consistent d'autre part les
prédictions millénaristes).
D'où l'écartement de l'économie politique, alors qu'on la pensait tendre à
la fusion de sa critique, jusqu'au néo-libéralisme après l'économie
politique comme valeur divine et non divine, (radicalement différente de la
prémonition de l'entropie dans la théorie marxiste). Ce qui ne suppose
qu'une extension infinie sous les auspices de la globalité et par
conséquent, le néo-libéralisme : c'est la machine pataphysique elle-même.
Peut-être y a-t'il davantage la notion de fatalité dans le bouquin de Ruiz
plutôt que dans le bouquin de McKenzie Wark, dont l'exubérance demeure
imprévisible ?
En tous cas, d'où à mon sens la puissance incontestable de A hacker
manifesto - excepté à mes yeux le fait d'avoir intégré dans la version
anglophone les notes à un chapitre, ce qui rend le livre trop
métaphilosophique et légèrement réducteur de la classe hacker à une classe
d'initiés cognitifs donc corporatistes, mais je sais que la version
originale ne se présentait pas sous cette forme, puisque nous l'avions reçue
en 2003, avec les notes bien séparées c'est pourquoi nous l'avons réalisé de
cette façon en français -. En effet, au contraire d'accentuer la différence
entre les deux structures de l'économie politique et de sa critique, il
intègre ironiquement leurs résultats dans l'environnement philosophique
paradoxal qui installe le hacker (à son tour:).. Je ne sais pas encore si le
bouquin de Ruiz distingue ici la différence entre les deux dispositifs.
Où en suis-je arrivée par rapport à l'éducation et à l'art ? Bien sûr :
comme s'il y a répétition et répétition, il y a continuité et continuité,
changement et changement... différence et différence et d'ailleurs n'est-ce
pas aussi en amont le sujet d'un livre de Deleuze, "Différence et
répétition" ?
D'autres y ont cherché une interprétation du spectre et de la mémoire (en
phénoménologie, par exemple Serge Margel, quand il était émule critique de
Derrida) etc:)
Semblablement toute théorie n'est pas philosophie, donc voilà de quoi se
méfier des apparences comme des concepts - notoirement également à propos de
l'art qui à la source de la conception se veut pensant et pensé, plutôt que
sensible et inspiré, et là, nous touchons peut-être au point de retournement
de l'entropie de l'ingérence de la pensée dans l'art, ou l'inverse, de la
sensibilité dans la société, comme effectué par la fin de l'histoire des
formes. Ce n'est sûrement pas une réalisation philosophique même si c'est
une réalisation théorique.
Moi je parie pour l'entropie de la sensibilité (y compris toutes les formes
de déperdition de la culture) comme fin de l'art et de la culture dans la
société, plutôt que l'entropie de la théorie comme fin de l'art chez les
experts savants de culture et de sciences dans des sociétés sans culture...
(situation qui rappelle la situation privilégiée de l'information des
artistes institués dans les régimes staliniens).
Ce choix non par goût, mais parce que c'est une réalité incontournable d'une
division existentielle profonde que l'on peut constater chaque jour dans
notre environnement quotidien de la "vie vraie". Cette entropie sociale de
la sensibilité suggère l'annulation pure et simple des efforts de penser la
théorie qui l'ignorent, ou qui s'installent comme pouvoir au-delà.
Aliette G-C.
On 15/01/07 19:13, "claudia reiche" <office@claudia-reiche.net> probably
wrote:
> Thinking over the following:
>> he difference does not lie between the repetition of words, events,
>> images
>> etc. and their former appearence, or even to notice that there will
>> have been a repetition but in the effect that htese have on the
>> ocntext in whihc they
>> have been presented - if one can not judge one's own effect then one
>> is lost to running
>> in place
>> --
>> Open WebMail Project
>
> "the difference does not lie between the repetion of words etc. and
> their former apppearence"
> Does it mean, there is no difference or does it mean this difference is
> irrelevant? If so- probably - , in what respect irrelevant?
> If interested in effects? "...but in the effect that these have on the
> context" So: as "effect" seems to be used in this quotation contrary
> to "difference" what is so interessting about 'effect', if it has no
> noticeable influence, one would neceessarily have to describe as
> "difference" in the context?
>
> Maybe the Freudian Insight from on the 'compulsion to repeat' from
> "Rememberring, Repeating and Working through" and "Beyond the pleasure
> principle" is forgotten (instead being acted out)? If according to
> Freud's examples repeating were not imitating, but replacing (in order
> not to remember)...
> This I think was my point in noticing thatt Buergel uses Lenin's famous
> title for the third leitmotif. Repeating it in a sort of 'radical chic'
> for philosophers, but paying the price of not working through. At
> least in this conceptual text we are invited to talk about here.
> Claudia
>
>
>
>
> _______________________________________________
> empyre forum
> empyre@lists.cofa.unsw.edu.au
> http://www.subtle.net/empyre
>
This archive was generated by a fusion of
Pipermail 0.09 (Mailman edition) and
MHonArc 2.6.8.